Le visa investisseur Tier 1 était considéré comme un « outil de blanchiment d’argent » parce qu’il était l’un des moyens préférés de s’installer au Royaume-Uni pour les milliardaires étrangers. La grande majorité d’entre eux étaient chinois et russes.
Le requérant qui en avaient les moyens, 2 millions de livres sterling investies dans l’économie britannique, se voyait délivrer un permis de séjour, qui lui donnait un droit de résidence permanente après cinq ans. Grâce à un investissement de 10 millions de livres sterling, le délai d’attente était réduit à deux ans. Et c’était le moyen le plus simple d’obtenir la citoyenneté britannique rapidement.
Créé en 2008, ce régime de visas a longtemps été une "boîte noire". "Les banques ont estimé que le ministère de l’Intérieur devait vérifier l’origine de l’argent, et le ministère de l’Intérieur en a transféré la responsabilité aux banques", a expliqué Rachel Davis, membre de Transparency International, en mars. "En conséquence, il y avait très peu de contrôles."
À son apogée en 2015, environ mille visas étaient délivrés chaque année. Mais lorsque certains contrôles ont finalement été introduits en 2018, la plupart des demandes pour ce visa se sont mystérieusement évaporées, diminuant de trois quarts. "Nous ne tolérerons pas les personnes qui ne respectent pas les règles et qui abusent du système", a déclaré la secrétaire d’État à l’Immigration, Caroline Knox, pour justifier l’abolition des visas d’Investisseur de niveau 1 au Royaume-Uni.
Outre la suspicion de blanchiment d’argent, l’utilité économique de ce système était en tout cas très limitée. Les investisseurs ne plaçaient généralement leur argent que dans des obligations du Trésor. Ils obtenaient ainsi un visa en prêtant de l’argent au gouvernement britannique, d’où ils tiraient un profit. L’objectif principal d’attirer de vrais entrepreneurs n’a pas été du coup atteint.
Le gouvernement britannique a annoncé son intention de réformer le système avec un nouveau visa Tier 1 d’Investisseur et de le mettre en place en 2019. Les investissements en obligations seront interdits et des spécialistes seront chargés de vérifier l’origine des fonds